L’espèce C’est à un beau corps à corps, une impulsion physique qui incite à trouver d’autres vecteurs que les mots pour dénouer, dire, lire ce qui nous rattache inévitablement à l’espèce (et à ce qu’il y a d’animalité là dedans) que nous convie Mathieu Brosseau. Son livre est traversé de signes qui jouent comme autant de pointillés sensibles, aptes à toucher les tensions, les pulsions, les réflexes qui souvent décident de la bonne marche (ou pas) de la grande mécanique nerveuse qui nous gouverne.
Parce que, dans l’espèce, le corps Te persécute, il me faut lui signifier Qu’il est une mer des tremblements.
L’écriture est fluide et régulière. Le sang affleure sous la peau en maintenant un tempo normal. Les expériences en labo se poursuivent. L’espèce a de beaux et mauvais jours devant elle. En attendant, l’absence s’autorise déjà de courtes et imprévues visites à domicile. Il s’agit d’être présent quand elle s’invite. Et de lui donner le change avec son corps, son souffle, ses mots. C’est ce que fait Mathieu Brosseau. Jacques Josse
Mathieu Brosseau : « L’espèce », éditions Mots Tessons. 2010.